ECONOMIE
De manière générale les économistes n’ont jusqu’ici que très peu tenu compte de l’environnement. Dans l’approche néoclassique à l’origine du courant dominant actuel, les ressources ou actifs naturels sont des biens non productibles par l’homme, qui peuvent être renouvelables ou épuisables. L’introduction de la notion de biens collectifs a permis de mieux aborder ces problématiques, les biens collectifs purs comme le climat de la planète justifiant la mise en place de mécanismes de taxes (taxe carbone) ou alors de droits de polluer lorsqu’il s’agit de compenser des effets externes négatifs.
Pour les défenseurs d’une soutenabilité faible, l’augmentation de biens marchands pourrait compenser une dégradation de l’environnement alors que les tenants d’une soutenabilité forte privilégient l’exigence de la non-décroissance du capital naturel et de non substituabilité. C’est un élément important lorsqu’on définit les principes du développement durable.
Les critiques de l’approche néo-classique se caractérisent plutôt par leur refus de la sémantique autoréférentielle (préférences, utilité, choix, etc.) de l’école dominante et la remplace par la référence à des phénomènes physiques préexistants qui s’imposent aux économistes, en amont.
Les économistes se sont aussi penchés sur les liens entre commerce, croissance et environnement. On relèvera à ce sujet la « courbe de Kuznets environnementale » qui lie revenu et environnement : lors des premières phases de croissance l’accumulation du capital et la forte augmentation de la production sont à l’origine d’une dégradation de l’environnement et il faut attendre que le niveau de vie ait dépassé un certain seuil pour que les consommateurs puissent s’offrir le luxe d’une meilleure protection de l’environnement.


Dossier éoliennes
L’énergie éolienne représente seulement 0,07% de la consommation énergétique suisse et 0,3% de l’électricité produite, bien loin des pays voisins. Les projets font face à de fortes oppositions environnementales et paysagères, avec deux initiatives populaires en cours visant à restreindre leur développement.

La croissance verte contre la nature
« La croissance verte contre la nature » d’Hélène Trodjman critique l’écologie marchande et la notion de « croissance verte » promue par l’OCDE et la Commission européenne. L’autrice dénonce l’échec de la « finance verte » et du « greenwashing », prônant des systèmes agraires alternatifs pour sauver la planète. Elle s’appuie sur l’exemple des biocarburants et la Convention sur la diversité biologique pour illustrer les failles des politiques actuelles. Trodjman conclut que la décroissance est la seule voie viable pour préserver la nature.

Construisons des ponts
« Building Bridges » (BB), une initiative lancée en 2019 par des autorités suisses, des financiers et l’ONU, vise à promouvoir une économie durable. Présidée par le banquier Patrick Odier la fondation organise des événements annuels réunissant des experts internationaux. En décembre 2024, 2500 participants, majoritairement des financiers, ont discuté de finance durable. Malgré des impressions de ‘greenwashing’, BB offre des discussions techniques intéressantes. La prochaine édition est prévue pour septembre 2025.

URGENT : attendre
Le Conseil fédéral a fini par publier les résultats de la procédure de consultation qu’il avait organisée sur son projet de modification du code des obligations concernant la transparence sur les questions de durabilité des entreprises. Comme je l’avais relevé à la...

OMNIBUS de l’UE : premier arrêt en gare
Jeudi 3 avril 2025, le Parlement européen a décidé à une très large majorité (531 voix contre 69) de retarder l’entrée en vigueur des réglementation environnementales pour les entreprises avant de procéder à un réexamen plus approfondi. Ce premier exercice à court...

10 millions ou rien
Le 21 mars 2025, le Conseil fédéral suisse a proposé de rejeter l’initiative de l’UDC visant à limiter la population résidente à 10 millions d’habitants d’ici 2050. L’UDC lie durabilité et immigration, affirmant que la croissance démographique menace l’avenir du pays. Le Conseil fédéral souligne que la dénonciation de l’accord de libre circulation avec l’UE, comme le prévoit l’initiative, aurait des conséquences économiques graves. La croissance démographique suisse est principalement due à l’immigration, mais le gouvernement note que cette croissance a également soutenu l’économie. Un reportage de la RTS explore les contradictions entre les positions de l’UDC et de la gauche, ainsi que les défis posés par l’immigration massive.

Demande d’énergie : forte croissance en 2024
L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), l’organisation internationale fille/sœur de l’OCDE qui représente les intérêts des pays consommateurs en matière d’énergie vient de publier les statistiques de la demande d’énergie au niveau mondial en 2024. Cette...

Ambitions carbone nettement réduites pour UBS
Le site spécialisé ESGtoday vient de signaler que la super banque suisse UBS a nettement réduit ses ambitions environnementales après le rachat de Credit Suisse. En effet, le rapport 2024 de la banque sur sa politique en matière de soutenabilité publié le 17 mars 2025...

UE : Banque décarbonatrice et détricotage administratif
Le 26 février 2025, la Commission européenne a lancé son « Clean Industrial Deal », mobilisant 100 milliards d’euros pour décarboner l’industrie, dont 20 milliards issus du Fonds européen pour l’innovation. Parallèlement, elle a simplifié les règles de reporting environnemental, notamment en relevant les seuils d’application de la directive CSRD et en assouplissant les obligations des grandes entreprises. Ces mesures ont suscité des interrogations, notamment en Suisse, qui s’alignera probablement sur ces nouvelles règles.

Accord sur le changement climatique, le commerce et la durabilité
L’ACCTS, signé le 15 novembre 2024 par la Suisse, le Costa Rica, l’Islande et la Nouvelle-Zélande, est un accord plurilatéral innovant qui lie commerce et durabilité en exonérant de droits de douane 360 biens et 114 services environnementaux tout en interdisant les subventions aux énergies fossiles particulièrement néfastes. Toutefois, le Conseil fédéral n’a pas eu le courage de proposer la suppression de l’abaissement du prix des carburants pour l’agriculture.