Dossier éoliennes

13.05.2025 | Economie |

Cervin avec éolienne (génération ia)
Drapeau français

Source

Internet
Drapeau français

Langue

Français
Territoire Suisse avec croix fédérale

Région

Suisse
Palais fédéral

Thème

Politique suisse
Cervin avec éolienne (génération ia)
En bref : L'énergie éolienne représente seulement 0,07% de la consommation énergétique suisse et 0,3% de l'électricité produite, bien loin des pays voisins. Les projets font face à de fortes oppositions environnementales et paysagères, avec deux initiatives populaires en cours visant à restreindre leur développement.

Alors que mon attention venait d’être attirée par l’annonce d’une décision ‘favorable’ à la construction d’un parc éolien vaudois, je découvre un communiqué des organisations écologistes menées par le WWF qui annonce le dépôt d’un recours contre un projet valaisan. Un nid de gypaëtes barbus a été observé à proximité, ce qui devrait selon eux suffire à bloquer le projet.

Dans mes comptes-rendus de lecture, j’ai essayé de faire le point sur la question de l’énergie éolienne sans vraiment découvrir la réponse que je recherchais : l’ouvrage d’un opposant sombre dans la paranoïa (éoliennes = mafia) , tandis que le défenseur de cette énergie se limite à invoquer la nécessité de la transition énergétique. Je n’ai pas trouvé dans les ouvrages étrangers que j’ai consultés les éléments permettant de recadrer la discussion et les oppositions que j’observe en Suisse.

Si la Suisse n’est pas un pays très « venteux » si je le compare à d’autres endroits que j’ai  visités sur les côtes de l’Atlantiques, notamment aux Pays-Bas, c’est surtout l’efficacité des opposants suisses qui me semble l’élément le plus impressionnant. L’organisation SuisseEOLE (AES) qui défend cette forme d’énergie ne recense qu’un nombre très faible d’installations et constate : « avec 0.3 % de notre consommation de courant en 2024, la Suisse est encore loin derrière ses voisins : la part de l’éolien onshore dans le mix électrique de plus de 26 % en Allemagne, de 9 % en France et de 13 % en Autriche. L’AES considère une production éolienne de 21 TWh, dont 15 TWh en hiver, comme optimale, ce qui représenterait environ un tiers de la consommation électrique actuelle. »

J’ai ensuite cherché à comprendre qu’elle est la part de l’éolien non seulement dans la  production électrique mais aussi dans la consommation énergétique totale de la Suisse. Les résultats de l’Office de la statistique sont sans appel : l’éolien ne représente que 0,07% de notre consommation finale d’énergie !

Énergies renouvelables (Suisse 2023)
Énergies renouvelables (Suisse 2023)

L’argument des protecteurs des oiseaux et des paysages est que cette part est si faible qu’on peut en définitive y renoncer. Les opposants les plus farouches ne se contentent toutefois pas de cet argument mais ont lancé deux initiatives populaires dont la récolte de signatures doit se terminer à fin juillet :

La première veut soumettre les projets éoliens à un vote communal en prévoyant la destruction – en cas de vote négatif – des éoliennes construites après le 1er mai 2024. Toutefois 4 projets situés dans le canton de Neuchâtel (où je réside) ne seraient pas concernés par cette ‘rétroactivité’.

La seconde prévoit que « Aucune éolienne d’une hauteur totale de 30 mètres ou plus ne peut être construite dans les forêts ni à une distance de 150 mètres de celles-ci ou de pâturages boisés dont la densité de boisement est supérieure à 30%. »

Les initiants relèvent sur leur site que « La collecte pour nos deux initiatives populaires est dans une situation critique. Afin d’atteindre nos objectifs d’ici fin juillet, nous devons impérativement recueillir bien plus de signatures qu’actuellement. » Même en cas d’échec de cette récolte, la discussion sur l’étendue des droits populaires et des voies de recours risque de nous occuper encore longtemps, tant les opposants aux éoliennes sont déterminés. De mon côté, j’ai l’impression que ces quelques éoliennes – à l’exemple du Mont Crosin – ne défigurent pas les paysages jurassiens de manière inacceptable. Mais, bien entendu, elles ne sont pas dans mon « backyard » …..