Le gouvernement suisse s’est occupé du thème de la biodiversité à sa séance de la rentrée des vacances. Il a défini le 14 août dernier la position de la Suisse à la prochaine et 16ème Conférence des Parties (COP) à la Convention sur la diversité biologique, qui aura lieu en Colombie à Cali du 21 octobre au premier novembre 2024. Aucun membre du Conseil fédéral ne sera présent à la conférence, notre pays étant représenté par Katrin Schneeberger, directrice de l’OFEV. Le mandat de négociation qui lui a été confié doit encore être approuvé par les Commissions de politique extérieure des deux chambres du Parlement.
Le communiqué du Conseil fédéral évoque notamment l’accès aux ressources génétiques et les questions de partages de ces ressources avec les pays en développement qui rassemblent la plus grande part de la biodiversité. Une des principales tâches de cette COP sera de vérifier dans quelle mesure les objectifs définis à Montréal en décembre 2022 ont pu être mis en œuvre. Rappelons que ces objectifs très ambitieux prévoient de préserver 30% des territoires pour la biodiversité, ce qui est près du double des proportions atteintes en Suisse actuellement.
Le jour précédent la séance du gouvernement, le Conseiller fédéral Rösti avait tenu une conférence de presse pour défendre le rejet de l’initiative populaire « Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (initiative biodiversité) » lors de la votation du 22 septembre prochain. Rappelons que Conseil fédéral avait proposé au Parlement un contre-projet indirect qui avait été amendé par le Conseil national, puis définitivement enterré par le Conseil des États en décembre 2023. La position du Conseil fédéral et du Parlement, est explicitée par quatre fiches d’information diffusées avec le communiqué et la conférence de presse.
La principale critique face à l’initiative est qu’elle vise non seulement à protéger la nature/biodiversité, mais aussi le paysage et les sites construits, ce qui aurait un impact majeur sur l’aménagement du territoire et l’agriculture et ce qui compliquerait aussi la lutte contre le réchauffement climatique. Les coûts annuels pour la Confédération, actuellement de 600 millions, passeraient à environ un milliard de CHF. Le Conseil fédéral va même (dans la fiche 3) à faire référence à l’accord signé à la COP de Montréal : « La Confédération s’engage aussi à l’échelle internationale. Ses mesures s’inscrivent notamment dans l’objectif mondial visant à sauvegarder 30 % des surfaces terrestres et maritimes présentant une importance particulière pour la biodiversité d’ici à 2030. »
Je partage l’avis que l’initiative va trop loin et doit être refusée. Mais, dans son « enthousiasme », le gouvernement se laisse aller à ce qui ressemble à du ‘Greenwashing’. En effet, il est clairement possible d’en faire davantage pour la biodiversité et la Suisse est, elle, encore très éloignée de ces 30% de zones protégées…..
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