L’ouvrage d’Aurélien Barrau intitulé « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité « avec le sous-titre « Face à la catastrophe écologique et sociale » est paru en 2020 dans une édition augmentée et fait suite à un appel lancé en 2018 dans le journal Le Monde. Sa dédicace est claire : « A tous les vivants qui vont souffrir de notre inconséquence. Avec honte. ».
L’auteur est astrophysicien et professeur à l’Université. Il relève dans cet ouvrage « Je suis végétarien, je ne mets jamais les pieds dans un supermarché, je favorise l’alimentation biologique et locale, je refuse les longs voyages pour de courtes durées, etc. (pp. 95-96.) Sa description de la catastrophe qui nous guette est « classique » et repose sur les analyses du GIEC ou des spécialistes de la biodiversité. Vu ses convictions, il n’est pas étonnant que Barrau insiste sur la nécessité de diminuer la consommation de viande dont la production est beaucoup trop gourmande en ressources. Pour lui, il est « proprement hallucinant » que de la viande ait été servie à la COP !
Mais, « il n’est bien entendu pas question d’instaurer une dictature verte », même si « une décroissance ‘imposée’ n’est pas déraisonnable » (p. 37). Il est très critique par rapport au libéralisme économique et insiste sur la nécessité de combiner écologie et social. Décroître est indispensable et « il est temps de nous empêcher de piloter le monde en état d’ébriété écologique » (p. 69). Pour lui. « Nous tuons vraisemblablement chaque mois plus d’animaux qu’il n’a existé d’êtres humains dans toute l’histoire. » (p. 76 ).
Il se base notamment sur des éléments physiologiques pour expliquer l’impuissance des milieux politiques : «Sauver l’avenir ne génère pas beaucoup de dopamine » (p. 92) Toutefois, il ne creuse pas trop cette piste et insiste sur d’autres éléments : « Une des raisons essentielles de l’inaction vient de la controverse sur les causes du désastre. Chacun a son analyse. L’origine évidente est pour les uns le capitalisme, pour les autres la démographie, pour d’autres encore la religion, etc. Le fait est que nous ne nous mettrons jamais d’accord sur les causes. » Une telle explication est très peu convaincante et le lecteur reste sur sa faim.
A part cela, on notera que Barrau reste mesuré : tout en soutenant Greta Thunberg, il partage l’approche du Président Macron qui veut éviter une sortie en catastrophe de l’industrie nucléaire. Finalement, l’auteur semble conclure que le recours à la philosophie est la seule voie de sortie….
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