La COP29 vient de se terminer sur une sorte de psychodrame : l’accord sur le financement de la transition par les pays développés a été conclu bien après l’heure planifiée pour la clôture de la conférence. La contribution des pays développés en faveur des pays pauvres souffrant du réchauffement passera de 100 à 300 milliards de dollars, au lieu des 1000 milliards demandés par ces derniers.
Ce qui est plus intéressant du point de vue suisse, c’est que la Conférence a confirmé la décision prise au premier jour de préciser la mise en œuvre de l’article 6 de l’accord de Paris de 2015 sur le climat. Cet article comprend deux alinéas qui intéressent plus particulièrement la Suisse : le 2 qui prévoit la possibilité d’échanger des quotas d’émission entre les pays, et le 4 qui est consacré à la mise en place d’un marché des crédits carbone.
Cet al. 2 a la teneur suivante :
2. Les Parties, lorsqu’elles mènent à titre volontaire des démarches concertées passant par l’utilisation de résultats d’atténuation transférés au niveau international aux fins des contributions déterminées au niveau national, promeuvent le développement durable et garantissent l’intégrité environnementale et la transparence, y compris en matière de gouvernance, et appliquent un système fiable de comptabilisation, afin notamment d’éviter un double comptage, conformément aux directives adoptées par la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au présent Accord.
L’idée de base est qu’il faut envisager la quantité de CO2 dans l’atmosphère au niveau global. Une diminution est donc importante, indépendamment du lieu. Comme la réduction d’une tonne de CO2 demande des efforts plus importants dans un pays où les émissions sont déjà fortement réduites, cela fait sens que la Suisse finance des réductions dans des pays en développement où cette réduction demande moins de ressources. Le problème principal est que la réduction soit pérenne et qu’il n’y ait pas de comptage à double comme cela est signalé dans l’accord de Paris. La Suisse est parmi les premiers pays à avoir entamé ces échanges de réductions carbone, comme le relève Le Monde dans son édition datée du 25 novembre 2024.
Pour éviter ces comptages à double, Il faut que des contrôles soient réalisés au niveau international, ce qui doit être encore mis en place. Toutefois, la critique principale émise par les mouvements écologistes porte sur l’effectivité de la compensation, notamment lorsque la plantation de nouvelles forêts est à la base de crédits carbone qui sont échangés avec les entreprises.
C’est donc un élément à considérer pour le développement d’un mécanisme d’échanges comme celui décrit à l’al. 4 de l’art. 6 de l’accord de Paris.
Ce point méritera d’autres développements.
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