Climat et banques : Transparence obscurcie

22.01.2025 | Economie |

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Analyse économique
En bref : Alors que la Commission européenne prévoit de relativiser les nouvelles règles concernant le reporting environnemental pour alléger la charge administrative des entreprises, la banque centrale US abandonne l’organisation qui veut réduire l’impact des banques sur le climat. De très grandes banques nord-américaines comme la plus grande société de gestion d’actifs abandonnent les organismes qui poursuivaient de tels buts. Et le président Trump est à nouveau sorti de l’accord de Paris…

Au moment où l’initiative « Multinationales responsables » enregistre en Suisse un premier succès en récoltant un nombre record de signatures en deux semaines, le « climat » s’obscurcit en ce qui concerne la transparence des entreprises et des banques en matière climatiques à la fois en Europe et dans le reste du monde.

Au niveau européen, la Commission européenne annonce qu’elle songe à relativiser les décisions prises dans le cadre du Green Deal pour obliger les entreprises à être plus transparentes en matière de climat et de respect des droits humains. En effet, suite au rapport Draghi, les représentants des entreprises ont accusé les normes de toutes sortes imposées aux entreprises européennes pour expliquer leur retard par rapport aux USA. La Commission a ainsi annoncé qu’elle reconsidérera sous cet angle certaines des dernières réglementations, comme le CSRD qui règle le reporting des sociétés jusqu’à 250 employés dans le domaine de leur empreinte carbone.

Dans le reste du monde, les nouvelles ne sont pas plus réjouissantes. Non seulement Donald Trump a annoncé ce 21 janvier la nouvelle sortie des USA de l’accord de Paris, mais il a été précédé par la banque centrale US qui a annoncé son retrait du NGFS, le « Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System », c’est-à-dire le réseau des banques centrales fondé en 2017 pour « verdir » l’activité des banques. Même si la Réserve fédérale n’y était pas trop active comme le précise le communiqué du réseau, c’est un signal plus que préoccupant.

On observe que de nombreuses banques internationales et d’acteurs majeurs de la finance prennent leurs distances par rapport aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Notamment, plusieurs grandes banques nord-américaines ont annoncé leur retrait de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA), qui est étroitement alliée à l’organisation spécialisée de l’ONU pour réduire l’impact du système bancaire.

De leur côté les institutions financières dans le domaine des placements ont enregistré une évolution similaire : le plus grand acteur du marché, Blackrock, a annoncé son départ du « Net Zero Asset Managers (NZAM) initiative ». En conséquence, le secrétariat du NZAM a annoncé la mise en sommeil du réseau !

Il ne reste plus qu’à espérer que le printemps vienne éclaircir notre horizon….