Comme tous les pays, la Suisse a besoin d’évaluer l’évolution du climat à l’aune du réchauffement qui découle principalement des gaz à effet de serre. Pour cela, le gouvernement a mandaté l’Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse) qui collabore étroitement avec l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich et d’autres instituts universitaires. Le 4 novembre ce sont les scénarios 2025 qui ont été présentés au public en présence de la Conseillère fédérale Élizabeth Baume-Schneider.
A cette occasion, une brochure de vulgarisation de 24 pages a été diffusée sous le titre « L’avenir climatique de la Suisse » pour rendre ces résultats accessibles au plus grand nombre. Ce document est complété par le rapport scientifique de près de 240 pages accompagné d’un accès aux données climatiques détaillées pour la Suisse. Le rapport en langue anglaise a été rédigé par une quarantaine d’auteurs et a fait l’objet de très nombreuses relectures par des experts suisses et internationaux. Cet exercice est donc à comparer à celui du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dont il s’inspire largement. En l’occurrence, les experts suisses s’appuient sur des modèles européens et internationaux qu’ils ont complétés avec les données helvétiques.
Ces projections font suite à celles publiées en 2018. Les différents critères du modèle ont été mises à jour et complétées. On retiendra comme principale conclusion que l’estimation du réchauffement est supérieure d’environ 10 à 15% de celui prévu en 2018. Cette mise à jour montre notamment que, par rapport à l’ère préindustrielle, le réchauffement mesuré en Suisse en 2024 a été de +2,9°C tandis que l’évolution au plan mondial n’était que de +1,3°C. En ce qui concerne les projections, on estime que si les estimations pour la terre entière atteignaient 3 degrés, l’augmentation pour la Suisse serait de 4,9°C.
De manière très résumée, les experts concluent que nous ferons face à quatre changements majeurs, à savoir : 1) une chaleur plus extrême, 2) des étés plus secs, 3) des fortes précipitations plus intenses et plus fréquentes, et 4) une remontée massive (+ 550 mètres) de la limite du zéro degré et une diminution de l’enneigement.
Les aficionados peuvent se référer au site Internet du National Centre for Climate Services NCCS qui émane de MétéoSuisse. Par contre, ils devront bien chercher pour savoir si la Suisse en fait assez ou pas en termes de politique climatique….