Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est connu pour son modèle et pour ses prévisions d’évolution du climat dans le cadre de la Convention de Rio . Le groupe d’experts qui accompagne la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique, l’IPBES, est lui moins connu. Ces deux groupes se sont réunis pour la première fois en décembre 2020 et ont désigné une cinquantaine de spécialistes qui ont mené pendant quatre jours une discussion virtuelle sur les synergies existantes entre ces deux thématiques.
L’IPBES vient de publier les actes de cette réunion. Le rapport scientifique compte 231 pages et son résumé 24. Le communiqué de presse précise que ces documents n’ont été adoptés officiellement ni par le GIEC, ni par l’IPBES. Ce qui est plus frappant, c’est qu’on recherche vainement ces documents sur le site Internet du GIEC. On n’y trouve que de courts documents préparatoires datant de 2020. Un examen de la liste des participants indique la présence d’un scientifique suisse, le Professeur Markus Fischer de l’Université de Berne, qui fait partie du Comité de pilotage scientifique du côté de l’IPBES.
Le lien entre émissions de carbone, réchauffement climatique et biodiversité est largement commenté dans ce rapport. L’exemple central est celui des effets potentiellement nuisibles sur la biodiversité de mesure destinées à stocker ou a réduire les émissions de carbone : la plantation de forêts constituées d’une seule espèce aurait des effets très négatifs sur la biodiversité. Le maintien de forêts naturelles existantes serait de loin préférable. Si une nature préservée par des comportements humains plus responsables contribue aussi à réduire les émissions de CO2, la démonstration pour être pertinente doit s’appuyer sur la dimension « qualité de vie » comme le montre ce diagramme tiré de la p. 4 du rapport. Il sera donc intéressant d’observer comment deux thématiques développées en parallèle depuis près de 30 ans pourront se rapprocher, l’une – le climat – se basant sur des prévisions largement acceptées en raison d’une modélisation chiffrée, l’autre – la biodiversité – essayant de refléter des phénomènes qui échappent encore largement à la quantification.
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