Francis Waldvogel, né en 1938, est un scientifique susse reconnu. Directeur du département de médecine de l’Université de Genève, il a notamment été vice-président du Conseil suisse de la science et a présidé pendant huit ans le Conseil des Écoles polytechniques fédérales. Il vient de publier chez Odile Jacob un ouvrage de plus de 200 pages intitulé « Nature, tu peux encore nous sauver ».
Je dois dire que je me suis précipité sur cet ouvrage au titre si prometteur. Hélas, je n’y ai pas découvert comment la nature pourrait nous sauver, mais plutôt pourquoi F. Waldvogel est resté optimiste face aux problèmes qui nous menacent. Bien qu’il ne développe pas son constat du défi climatique, Waldvogel est conscient des dangers qui guettent notre monde. Alors que la nature a mis un temps infiniment long à accumuler des ressources, l’humanité les a consumées en quelques décennies. La science nous a fait progresser, mais si nous avons réussi à créer de nouvelles sources d’énergie, nous n’avons pas encore réussi à la stocker efficacement. Waldvoguel commente également de manière détaillée les dangers provenant des pandémies ou de l’accumulation des plastiques au niveau planétaire.
Un des principaux messages de l’auteur est que la nature ne connait pas la ligne droite, qui est la création des humains et de leur approche linéaire. À l’opposé, la nature repose sur le cercle et Waldvogel consacre une partie de son livre à exposer son penchant pour les ‘fractales’ et leurs imbrications dans les processus cognitifs et de la vision : « Ces observations ouvrent le champ nouveau de la neuro-esthétique, un croisement entre l’art, les neurosciences et la biologie, où la théorie des fractales a trouvé une explication peut-être encore incomplète de notre expérience du beau et de l’apaisant. Reconnaître des fractales n’est donc pas uniquement un exercice propre à la science, mais contient également une valeur esthétique. (p. 198)
Si mes capacités scientifiques limitent mes possibilités d’apprécier les fractales du Prof. Waldvoguel et leur esthétisme, je pense par contre intéressant de souligner les raisons de l’optimisme de l’auteur, que j’espère partager. Francis Waldvoguel explique notamment que l’épidémie de covid a permis aux sociétés humaines de coopérer et de réagir efficacement ;la capacité de la communauté internationale à stopper le développement du trou d’ozone est un autre exemple encourageant. Je retiendrai également que l’auteur évoque l’espoir de développer des technologies pour ‘digérer’ les montagnes accumulées de plastiques, tout en exposant la grande difficulté d’une telle entreprise….
0 commentaires