La consultation du Conseil fédéral sur la Stratégie pour le développement durable 2030 lancée en novembre 2020 s’est terminée en février 2021. Le site de la Confédération met à disposition du public les plus de 2400 pages des réponses recueillies. Nous attendons avec intérêt la synthèse de ce matériel et les conclusions que le Conseil fédéral en tire.
En 2019 le Conseil fédéral a réorganisé l’accompagnement institutionnel de la stratégie définie par l’ONU. Il a notamment désigné deux délégués, l’un des affaires étrangères (DFAE), l’autre du petit office du développement territorial (ARE, appartenant au DETEC) qui devraient se succéder et se remplacer mutuellement. La continuité avec les programmes pluriannuels précédents a toutefois été perdue. Il était prévu d’intégrer la mise en œuvre de la stratégie au programme de législature 2019-2023 mais les offices responsables n’ont pas pu tenir le rythme. Nous nous trouvons donc placés devant une stratégie « hors-sol » d’une durée de 10 ans. Le plus grand problème posé par ce retard est que nous avons perdu la traduction de cette liste de vœux pieux dans la réalité programmatique et budgétaire de la Confédération.
La proposition de stratégie déclinée dans un document de 38 pages définit trois priorités qui ont le mérite de désigner des thèmes qui sont et resteront controversés et qui nous intéressent dans le cadre de ce blog : 1) Consommation et productions durables 2) Climat, énergie, biodiversité 3) Egalité des chances.
Parmi les nombreux objectifs esquissés trois ont retenu notre attention :
- La proportion de la population [suisse] qui se nourrit sainement conformément à la pyramide alimentaire atteindra un tiers en 2030.
- Les entreprises basées en Suisse mettent en œuvre une conduite responsable (conditions de travail, droits de l’homme et de l’environnement) en Suisse et au niveau international.
- Le but est de faire de la Suisse une référence mondiale en matière de services financiers durables.
Cela appelle à mon avis de nombreux commentaires : l’égyptologie alimentaire comme la durabilité des services financiers reposent sur des bases scientifiques qui sont loin de faire l’unanimité. Pour la responsabilité sociale des entreprises, on retiendra que les explications du document mis en consultation pourraient être confondues avec l’argumentaire des partisans de l’initiative sur des multinationales responsables qui a été acceptée en novembre dernier par le Peuple suisse mais qui n’a malheureusement pas réuni la majorité des cantons. Ces arguments me semblent très intéressants et j’espère que le Parlement aura évolué au moment de discuter cette stratégie 2030.
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