L’éditeur ACTES SUD vient de publier  la traduction en français de l’ouvrage « Earth for All » paru en anglais en 2022. Le sous-titre français est « Nouveau rapport au Club de Rome ». Sur la couverture figure comme première autrice Sandrine Dixson-Declève, une des deux co-présidentes du Club de Rome. Cinq autres auteurs figurent sur la couverture tandis qu’à l’intérieur de l’ouvrage de très nombreux autres contributeurs sont signalés.

Wikipedia précise : « Le club de Rome est un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de cinquante-deux pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement. »

Ce club, créé en 1968 pour faire suite à des discussions nées à l’OCDE, s’est fait remarquer par la publication en 1972 du fameux « rapport Meadows » intitulé « Les limites de la croissance », qui comme son titre l’indique remet en cause les ‘bienfaits’ de la croissance. La démonstration se base sur les résultats d’un modèle de l’économie mondiale construit par des scientifiques du MIT (Massachusetts Institute of Technology).

La publication d’aujourd’hui est une sorte de ‘mise à jour’ du modèle du MIT lancée dans le cadre du projet ‘Earth4All’ qui fait l’objet d’une plateforme internet https://earth4all.life/ . Cette fois, le modèle comprend deux nouvelles dimensions, la tension sociale et le bien-être moyen. Comme la température moyenne de la terre devrait augmenter de clairement plus de 2 degrés, les auteurs proposent cinq changements de cap extraordinaires : 1) mettre fin à la pauvreté 2) S’attaquer aux inégalités flagrantes 3) Renforcer l’émancipation et l’autonomisation des femmes 4) Refaçonner un système alimentaire sain pour les individus et les écosystèmes 5) Opérer une transition vers les énergies propres. Ces cinq dimensions sont illustrées par le diagramme qui résume le projet :

Le rapport déclare l’urgence planétaire et expose une critique acerbe du modèle économique dominant. On est donc très loin du modèle anglo-saxon. C’est aux gouvernements de prendre notre futur en main en réduisant de manière drastique les inégalités. Pour cela, il faudra imposer beaucoup plus les riches et augmenter la part des salariés dans le revenu national. Un ‘dividende universel de base’ devrait être accordé à l’ensemble des habitants et les institutions internationales (FMI, Banque mondiale) transformées en profondeur. C’est à ce prix que la terre pourrait être sauvée en suivant le scénario favorable des constructeurs du modèle.