J’ai ces derniers mois présenté les résultats du « Climate Change Performance index » calculé par l’organisation German Watch. La Suisse était passée en 2022 au 15ème rang sur soixante pays, après avoir occupé le 14ème rang une année plus tôt. A l’époque de la publication, le WWF Suisse avait insisté sur le fait que la Suisse était tombée au 51ème rang pour sa politique climatique nationale. Une analyse plus approfondie a montré que ce classement « calamiteux » ne résulte pas de la comparaison de statistiques nationales, mais repose sur l’avis d’une poignée d’experts qui ont donné une mauvaise note à la Suisse suite au rejet par le Peuple de la révision de la taxe carbone. Je n’ai pas compris comment cette note était calculée, mais ce n’est pas fondamental dans la mesure où cet indice ne représente qu’une petite fraction de la note d’ensemble.
C’est donc avec intérêt que j’ai découvert dans une récente livraison du World Economic Forum (WEF) la publication récente d’un classement comparable produit par le « fameux » MIT (Massachusetts Institute of Technology). Son « Green Future Index » qui concerne 76 pays est publié pour la deuxième année consécutive. Le rapport peut être téléchargé et les principaux résultats statistiques consultés sur Internet.
Le classement de la Suisse est finalement comparable dans les deux classements : elle se place en 14ème position en 2022 pour le MIT, mais par contre en nette amélioration par rapport à 2021, où elle était au 19ème rang ! La comparaison avec les analyses de German Watch montre des différences méthodologiques importantes. Le MIT accorde un poids très important à la politique climatique, entre 40 et 20% selon les variantes choisies. Il s’agit là aussi de notes attribuées par des experts selon une gradation un peu plus transparente que dans l’autre étude. La surprise vient surtout du classement de la Suisse dans les différents domaines. Son meilleur classement (10ème rang) provient des émissions de carbone calcuilées selon les normes internationales. Par contre, le classement est moyen en ce qui concerne la « Société verte » (17ème) et bien plus mauvais pour l’innovation verte (41ème) et la transition énergétique (51ème). Finalement, la note indiquée par les experts pour la politique climatique est relativement positive (15ème).
Mes conclusions peuvent être déclinées en trois points :
- Globalement, les résultats de ces deux classements sont très comparables. La Suisse se situe dans le groupe de tête des pays étudiés, mais toutefois assez loin des premières places.
- Les statistiques disponibles au niveau international permettent de construire une partie du classement, mais ne suffisent pas. Le passage à une partie plus subjective qui implique la participation d’experts humains qui attribuent des notes selon une métrique parfois peu transparente rend la démarche difficile à apprécier.
- A part le WEF, je n’ai pas vu d’autres médias suisses faire écho au classement du MIT. Comme le WWF avait déjà fait les gros titres sur le 51ème rang de la Suisse, je vois mal cette ONG communiquer sur l’amélioration de positionnement pour le MIT !
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