Patha Dasgupta est un professeur d’économie qui enseigne à Cambridge et qui a été chargé en 2019 par le ministère anglais des finances de produire un rapport sur la biodiversité et l’économie. Le rapport publié en février 2021 contient près de 600 pages. J’en ai lu une grande partie mais je dois avouer que je n’ai pas tout examiné en détail. Le lecteur pressé pourra dans tous les cas se rabattre sur une version raccourcie du rapport qui comprend moins d’une centaine de pages.

Le message de base de ce rapport est que les modèles économiques ont largement oublié d’intégrer la nature dans leur modèle de croissance. Le quasi doublement de la production enregistré ces dernières décennies s’est traduit par un recul d’au moins 40% du stock de de ressources naturelles. Le rapport se signale par ses tentatives d’intégrer la nature dans les équations des modèles économiques traditionnels. Dasgupta se voit comme une sorte de gestionnaire de portefeuille des ressources naturelles. Cette revue compte de très nombreuses informations : la bibliographie scientifique recense plus de 80 pages. Dasgupta constate que le nombre d’espèces qui sert à évaluer la biodiversité est encore largement sous-estimé. Il se contente de constater la limite de nos connaissances sans chercher à modéliser ce qu’on mesure sous le vocable de diversité biologique. Il fait la synthèse des différentes études qui ont été consacrées aux différents sous-thèmes. Un chapitre (le 15) est notamment consacré au commerce international et à la biosphère. On y retrouve l’analyse des conséquences de l’extension des surfaces cultivées et les répercussions importantes sur la biodiversité du commerce de denrées exotiques (café, cacao, etc.) et l’idée que l’échange de certains de ces produits pourrait être limité. Dans son chapitre conclusif, la revue constate ainsi que nous devrons savoir faire preuve d’auto-limitation (« We will need to learn to practise self-restraint »(p. 485).