Le Panda de Kunming

15.10.2021 |

Kunming est non seulement la ville du Sud-Ouest de la Chine qui est jumelée à Zurich, mais elle se distingue aussi aux yeux du monde parce qu’elle a abrité cette semaine la COP15 (conférence des parties) qui a fait le point sur la mise en œuvre de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique. Cette rencontre internationale qui a réuni près de 200 pays était prévue pour 2020 a été retardée en raison de la pandémie ; elle s’est déroulée partiellement en ligne, à tel point qu’on ne sait plus très bien qui y participait en présentiel.

Présidée par la Chine, la réunion « à haut niveau » a adopté une déclaration de 5 pages au caractère non contraignant. Le gouvernement chinois a bien annoncé vouloir mettre dans un fonds pour la biodiversité 1,5 milliard de yuans (233 millions d’euros) mais s’est bien gardé de faire figurer des objectifs précis dans cette déclaration. Ce texte reste très général. Globalement il reconnaît que les objectifs définis en 2010 à Aïchi n’ont pas pu être atteints. Il exprime le souhait que la tendance à la dégradation de la biodiversité puisse être stoppée jusqu’en 2030 afin qu’une restauration puisse avoir lieu jusqu’en 2050. Il est bien fait état de l’objectif de consacrer 30% des surfaces à la préservation de la biodiversité, mais la déclaration ne fait que « prendre note » de l’engagement de certains pays. Par ailleurs il semble que la farouche opposition de pays comme le Brésil ou l’Afrique du Sud explique le manque d’ambition de ce texte.

A part une prise de position critique de Greenpeace face au manque de progrès, on trouve très peu d’échos dans la presse et les médias de la nébuleuse environnementale. C’est vraisemblablement l’indice que les discussions n’ont fait que commencer et que certains fourbissent encore leurs armes. En effet, les négociations devraient se poursuivre en janvier de l’année prochaine en Europe, vraisemblablement à Genève, avant d’aboutir lors d’une réunion en présentiel prévue du 25 avril au 8 mai à nouveau à Kunming. Il reste donc à patienter pour vérifier si une forme ou une autre de l’aigle genevois pourra enrichir le logo de la conférence et venir s’ajouter au panda chinois.

COP15 Kunming
COP15 Kunming

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