En ces temps de transition énergétique,les indicateurs qui mesurent comment les entreprises se comportent deviennent vraiment importants, notamment pour les investisseurs qui veulent se profiler dans le domaine des énergies renouvelables et de la protection de l’environnement. Suite aux efforts de la communauté internationale de favoriser un développement durable, la dimension environnementale a été complétée par le volet social et de gouvernance. Ces dimensions sont traduites – surtout dans le monde anglo-saxon par les trois lettres ESG pour Environnement, Social, Gouvernance. On parle aussi de responsabilité sociale et sociétale des entreprises (RSE). Dans ce cas, la dimension environnementale est un peu moins mise en avant. La RSE a fait l’objet d’une norme (ISO 26 000) qui met en évidence 7 principes : 1) La responsabilité de rendre compte, 2) La transparence, 3) Le comportement éthique, 4) Le respect des intérêts des parties prenantes, 5) Le respect du principe de laïcité, 6) Le respect des normes internationales de comportement, 7) Le respect des droits de l’Homme.
Si la RSE est surtout de nature qualitative, l’ESG est lui plus orienté sur des indicateurs chiffrés et intéresse particulièrement les marchés financiers. La revue anglo-saxonne The Economist a consacré une longue analyse à cette thématique dans son numéro du 23 juillet 2022. Ces défenseurs de l’économie de marché proposent de se concentrer sur les indicateurs concernant l’Environnement et, surtout, l’Énergie en laissant de côté les deux autres dimensions qui souvent sont plus difficiles à mesurer et introduisent une trop grande complexité. Ils donnent l’exemple de Tesla, qui est une société intéressante sous l’angle des émissions de CO2 tout en étant un grand point d’interrogation lorsqu’on analyse le comportement d’Elon Musk sous l’angle de la gouvernance……
Cette approche me paraît particulièrement intéressante à un moment où les émissions de gaz à effet de serre deviennent un élément crucial de notre développement. Cette piste intéresse particulièrement les financiers et les organismes internationaux supposés les surveiller. La question du Greenwashing est particulièrement importante, comme je l’ai signalé dans d’autres contributions. Je viens de découvrir une étude de l’Organisation de coopération et de développement économique OCDE, intitulée « ESG RATINGS AND CLIMATE TRANSITION ».
Cette étude publiée en juin 2022 se base sur l’analyse de rating d’entreprises fournis par 4 institutions financières spécialisées (Refinitiv, MSCI, Bloomberg et RobecoSAM). Ses résultats ne sont pas très encourageants. En effet, les pratiques des société évaluées en matière de GES et de protection du climat a été comparées aux scores obtenus par ces mêmes sociétés, leur note « E ». Les experts observent que les efforts fournis en matière de réduction des GES ne se traduisent pas automatiquement par un indice E élevé. Ce qui semble jouer un plus grand rôle ce sont plutôt la taille des entreprises et leur volonté de communiquer leurs intentions louables en matière de politique énergétique. Une analyse plus fouillée montrent que les informations mises à disposition par ces sociétés ne correspondent parfois que très partiellement aux recommandations internationales les plus cotées, comme celles du TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures). C’est dans cette direction que s’orientent les principales recommandations de l’OCDE. Il y a donc encore beaucoup de pain sur la planche si on veut atteindre les objectifs ambitieux de la Suisse en matière de transparence climato-financière…
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