Empreinte carbone : les importateurs ont tout faux !

24.02.2022 | Climat |

Building et cheminées
Drapeau français

Source

Presse
Drapeau français

Langue

Français
Territoire Suisse avec croix fédérale

Région

Suisse
Palais fédéral

Thème

Politique suisse
Building et cheminées

L’Office fédéral de la statistique (OFS) publie aujourd’hui une nouvelle note de 8 pages portant notamment sur l’empreinte carbone des ménages suisses. Cette note fait suite à une première publication en 2018 que j’ai analysée dans une précédente contribution. Il faut rappeler que l’OFS se concentre ici sur le volet ‘consommation’ ; nos exportations qui se caractérisent en général par une très faible empreinte carbone ne sont pas prises en compte. Il en résulte que les ménages représentent directement et indirectement 67% de cette empreinte, le solde étant fourni par la formation de capital et la demande du secteur public.

Sur la période 2000-2019 les émissions de gaz à effet de serre découlant de la consommation des ménages a reculé de 4%, ce qui cache toutefois des évolutions divergentes : les émissions intérieures ont reculé de 15% tandis que celles des importations ont augmenté de 8% ! Si en 2015 la part générée à l’étranger était déjà de 60%, elle est passée à 64% en 2019.

A mon avis, il est nécessaire d’analyser plus avant les affirmations de nos statisticiens. En effet, ces chiffres ne sont pas les résultats de recensements ou d’enquêtes mais le produit de modèles et de simulations. Comme je l’avais relevé, les hypothèses posées sur le contenu en CO2 de nos importations sont loin d’être neutres et l’OFS a choisi la variante la plus défavorable. Une note a bien été publiée en 2019 sur les formules de calcul matriciel utilisées mais le choix des données sur le contenu CO2 des importations n’a à mon avis jamais fait l’objet d’une publication.

Dans la mesure où cet élément d’empreinte de la consommation est intégré au rapport que la Suisse fournit à l’ONU sur sa mise en œuvre du développement durable, nous ne pouvons pas nous arrêter en si bon chemin : il est indispensable de discuter les méthodes de calculs et d’aller dans le détail pour mieux comprendre comment réduire cette empreinte, et -bien sûr- pas seulement en corrigeant la statistique.