Bill Gates, « CLIMAT, COMMENT EVITER UN DESASTRE »

29.12.2022 |

Bill Gates, le fondateur de Microsoft, n’est pas seulement connu pour ses activités philanthropiques pour des enjeux de santé dans les pays en développement, mais il s’est aussi intéressé de très près aux enjeux climatiques. En 2020 il a achevé un ouvrage sur sa vision des solutions à la crise climatique. Une traduction française avec une postface de 2021 est disponible dans la collection J’ai Lu

À part cela, il est possible de suivre les analyses de Bill Gates sur son blog :

Je vous recommande chaudement cette lecture non seulement parce qu’elle est très bien documentée, mais aussi parce qu’elle illustre une vision optimiste basée sur la technologie, typique de l’approche américaine. Le sous-titre de ce livre est d’ailleurs « Objectif zéro carbone : les solutions ». C’est en fait l’opposé de ce que vous pourrez lire par exemple chez Fred Vargas, qui cherche à calculer combien de chevaux de trait seront nécessaires en France pour remplacer les camions sevrés d’hydrocarbures.

Gates commence par souligner qu’actuellement nous (tous les humains) émettons 52 milliards de tonnes de carbone, alors que nous devrons réduire à zéro, ce qui est le plus grand défi jamais relevé par l’humanité. Pour Bill Gates, « La physique est une science imparable. » et les dangers climatiques qui nous guettent sont également imparables si nous continuons à émettre du carbone dans l’atmosphère terrestre. On est donc très éloignés des doutes qu’une certaine droite américaine essaie de distiller.

Après avoir rappelé que notre consommation d’énergies extérieure à celle produite par nos muscles est très récente – ce n’est qu’à partir de 1890 que les énergies fossiles représentent plus de 50 % de toutes les énergies consommées -, Bill Gates reste un indécrottable optimiste : « je pense que nous pouvons atteindre le zéro, mais ça ne va pas être simple (p. 84) ». « nous devons accomplir quelque chose de titanesque et de totalement inédit, et ceci à une vitesse inégalée (p. 87) ».

Gates nous suggère de nous poser cinq questions :

  1. De quelle part des 52 milliards de tonnes de CO2 parlons-nous ? En dessous de 1% de cette quantité, il n’est pas utile de commencer une discussion concernant un projet de réduction.
  2. Que prévoyez-vous pour le Ciment ? Il faut selon lui se concentrer sur les secteurs les plus émetteurs de CO2. Or, on l’oublie parfois, fabriquer des choses (ciment, acier, plastique) représente 29% des émissions actuelles.
  3. De quelle quantité d’énergie parlons-nous ? Il est très important de ne pas perdre les ordres de grandeur lorsqu’on parle d’énergie. Une maison américaine moyenne consomme 1 kilowatt tandis qu’une ville moyenne US atteint 1 gigawatt, soit un milliard de kilowatt. Le monde entier représente, lui, 3000 gigawatts.
  4. De quel espace avons-nous besoin ? Gates relève qu’un mètre carré permet de produire 500 à 10’000 watts avec des combustibles fossiles, ce rapport est un peu inférieur pour l’énergie nucléaire (500 à 1000) et ridiculement plus faible (1 à 2) pour l’éolien.
  5. Combien cela va-t-il nous coûter ? Bill Gates accorde une grande importance au fonctionnement des incitations basées sur les prix.

Je vous laisse découvrir la suite de l’analyse de Bill Gates. La réponse à la quatrième question indique qu’il est un défenseur de l’énergie atomique. Il a d’ailleurs lui-même investi dans de nouvelles entreprises US qui proposent de construire de nouvelles mini-centrales atomiques pour faire face aux besoins d’énergie électrique non-carbonée. En cela, il rejoint un expert français comme Jancovici.

Je terminerai par une anecdote : j’ai eu l’occasion (voir mon commentaire) de rencontrer Bill Gates il y a longtemps, dans le contexte de mes activités professionnelles. Il venait rendre visite à des représentants des clients de Microsoft en Suisse…

Le livre de Bill Gates
Le livre de Bill Gates

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