A quelques heures de la COP 26, le WWF revient à la charge et appelle dans un communiqué la BNS et la FINMA « à respecter leur mandat » car d’après l’ONG écologiste ces deux autorités « sont loin de répondre aux exigences liées à la crise climatique et à la perte de biodiversité ».
Cette admonestation fait suite à d’autres exigences similaires que j’ai commentées ces derniers mois (voir une brève et une analyse plus approfondie . Le WWF (‘World Wide Fund for Nature’) se base sur des travaux débutés avec le consultant PwC puis poursuivi avec d’autres organisations écologistes. Le WWF a lancé un outil d’évaluation des politiques des banques centrales qui a été présenté en avril 2021 sous le nom SUSREG pour « Sustainable Financial Regulations and Central Banks Activities ». C’est à l’occasion de la publication du premier rapport SUSREG que le WWF répète ses critiques aux banques centrales.
Pour établir son évaluation de 38 pays le WWF se base sur une liste de 67 indicateurs qui décrivent les politiques et les réglementations qui devraient être mises en œuvre par les banques centrales (la BNS pour la Suisse) et les autorités de surveillance des marchés financiers (la FINMA). Dans chaque cas les experts du WWF indiquent si, selon eux, les mesures en question sont mises en oeuvre totalement ou partiellement. Les résultats sont présentés par continents et fournissent des informations sous forme de symboles de couleur. Comme il ne s’agit que d’une appréciation qualitative et qu’il n’existe pas de métrique pour pondérer ces différents indicateurs, l’ONG ne peut pas fournir de véritable ranking des institutions examinées. Elle se contente de jugements globaux comme « 35 % des juridictions examinées ont mis en place des réglementations… ».
Il est possible de télécharger les résultats détaillés par pays et zone géographiques sur l’application SUSREG. On peut ainsi remarquer que la Suisse n’est pas spécialement bien placée malgré les ambitions du Conseil fédéral en la matière. Mon commentaire est que l’impact de ce genre de publication devrait rester limité tant que les mesures exigées ne sont pas décrites plus précisément. Pour avoir plus d’impact, il faudrait que ce processus aboutisse à un ranking, ce qui est très délicat. Je pense auss qu’en matière de biodiversité le WWF n’a pas vraiment avancé en exigeant des banques centrales qu’elles trouvent elles-mêmes les instruments techniques pour mesurer ce phénomène très subtil.
Suite au prochain rapport…
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