Le Conseil fédéral a adopté le 2 mai dernier le rapport qui sera présenté à l’ONU par la Suisse en juillet prochain sur sa mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable.
Ce rapport est le deuxième du genre. Le premier, dont j’avais pu suivre la préparation lorsque je travaillais encore pour l’Administration fédérale, a été publié en 2018 sous une forme condensée, suite à la forte réaction du nouveau ministre des affaires étrangères, Ignazio Cassis, qui avait refusé le pavé préparé par l’Administration fédérale. Cette fois également, le rapport est publié sous la responsabilité du Chef des affaires étrangères, dont le portrait orne la première page. Cette fois le rapport s’est nettement étoffé et compte une quarantaine de pages pour détailler la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable (ODD) définis par l’ONU.
Au contraire de publications précédentes, ce texte se caractérise par un ténor positif et laisse de côté les nombreuses auto-critiques d’usage dans ce monde voué à la « durabilité ». Par exemple, pour la biodiversité (ODD 15), le rapport montre bien les difficultés rencontrées en Suisse et le manque de progression des surfaces de préservation de la biodiversité, mais ne revient pas sur des éléments comme l’empreinte carbone de notre consommation, cheval de bataille des écologistes.
Autre fait à relever, le rapport est complété par une Annexe statistique et est maintenant disponible sur un site Internet dédié : www.sdgital2030.ch qui permettra de suivre l’évolution. On trouve également sur cette plateforme les « Commentaires du groupe d’accompagnement Agenda 2030 sur le rapport national de la Suisse ». Ces commentaires sont plutôt critiques et trouvent le rapport trop court et pas assez détaillé. Le ton est très sec lorsqu’on examine certaines conclusions comme : « Malgré sa bonne structure, il manque une véritable mise à jour. Il est donc difficile d’estimer si la Suisse est sur la bonne voie pour les différents objectifs et où des ajustements sont nécessaires. Le groupe d’accompagnement part du principe que la Suisse n’atteindra pas les objectifs de l’Agenda 2030 si une avancée importante n’est pas faite dans la mise en œuvre. ». Un examen plus approfondi montre que ce groupe compte huit personnes, parmi lesquelles se trouve une représentante d’economiesuisse et un autre de « Global Compact » ; les autres membres sont des représentants d’organisations caritatives ou écologiques. Le site Internet comprend également une rubrique « Acteurs » dans laquelle les organisations intéressées devraient pouvoir prendre position (je n’ai pas compris comment) et un chapitre « Interactions » qui reproduit les résultats de recherches (peu accessibles pour le commun des mortels, en tout cas pour moi) menées par l’équipe du Prof. Peter Messerli de l’Université de Berne (autre membre du ‘groupe d’accompagnement’).
Je terminerai par un autre élément positif : la poste a publié un nouveau timbre de 1.10 CHF sur l’Agenda 2030 qui me semble très réussi (illustration) et qui pourra contribuer à convertir les philatélistes !
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